La FNAAFP/CSF participe ce lundi 15 octobre au débat sur la question des personnes âgées dans le journal ‘L’Humanité’, au travers d’une intervention de Stéphane Landreau, Secrétaire Général de la FNAAFP/CSF, dans la rubrique ‘Débats & Controverses !”.

L’article est visible en ligne sur le site de L’Humanité, disponible en version PDF et repris dans son intégralité ci-après :

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« Perte d’autonomie », « dépendance » et même « naufrage » disait Chateaubriand. Il est temps de changer notre regard sur la vieillesse pour construire une société qui réponde aux besoins des personnes âgées.

Pour cela, nous devons entendre ce qu’elles nous disent : leur souhait de vieillir à domicile alors que beaucoup se retrouvent en EHPAD sans l’avoir choisi. La question est simple : faut-il continuer comme cela ou faire le choix d’une autre société, plus bienveillante, à l’écoute, et dans laquelle on pourrait choisir son parcours de vie ?

Nous croyons qu’un autre modèle est possible. Il suppose de faire du maintien à domicile une véritable priorité politique. Même si nous savons que rester à domicile ne sera pas possible pour tou(te)s, faisons en sorte que cela soit le cas quand c’est un choix assumé.

Pour cela, il faut des mesures d’adaptation du domicile, mais le principal enjeu est l’accompagnement humain et le maintien du lien social. Nous devons soutenir les intervenant(e)s à domicile qui sont au cœur du dispositif. Mais dans quelles conditions aujourd’hui! Faute de financement suffisant, l’État est depuis longtemps maltraitant avec nos associations et par conséquent avec les salarié(e)s et les usagers. Il faut revaloriser les métiers et financer des salaires décents. Il faut aussi leur reconnaître pleinement le statut de travailleurs sociaux, et arrêter de financer les interventions à l’heure. Qui peut décréter qu’une aide au repas doit durer 30 minutes pour tou(te)s? Un financement au poste serait plus respectueux des besoins des personnes.

Allons-nous également continuer à laisser les aidants se débattre avec leurs problèmes au détriment de leur vie professionnelle et de leur retraite ? Allons-nous enfin soutenir l’action des associations qui luttent contre l’exclusion et la rupture du lien social ? Il est urgent d’en faire une priorité de nos politiques publiques.

Au lieu d’évaluer uniquement la perte d’autonomie des personnes âgées, nous devons promouvoir les principes de « compensation universelle » et de respect du projet de vie de la personne, à l’instar de la loi du 11 février 2005 pour les personnes en situation de handicap. La convergence des dispositifs d’accompagnement des personnes âgées et handicapées doit être engagée.

Enfin, il faut financer ces réformes. On nous dit que nos concitoyens ne veulent pas d’impôt nouveau. Mais quel est le choix ? Financer la perte d’autonomie par la solidarité nationale avec des prélèvements justement répartis, ou laisser chacun faire face à l’explosion de ces dépenses, avec des coûts insupportables pour les plus fragiles d’entre nous ? Notre choix est clair, nous devons mettre en œuvre un cinquième risque de sécurité sociale financé très majoritairement par la solidarité nationale.

Agnès Buzyn a annoncé la semaine dernière le lancement d’une concertation sur le grand âge qui va se dérouler sur 4 mois, durée bien courte pour la véritable révolution sociale que nous avons à mener.

Mais ayons l’ambition d’être cette fois-ci à la hauteur des enjeux. Osons une politique à l’écoute des besoins des personnes et mettons en œuvre un projet de société inclusif pour les plus fragiles d’entre nous.

À lire, le plaidoyer pour une réponse adaptée aux besoins des personnes vieillissant à domicile sur fnaafp.org/cp-plaidoyer

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